1 + 2 = 0

Si mes anciens élèves voient le titre de cet article ils ne vont pas comprendre ce qu’il m’arrive… C’est pourtant l’amer constat que nous venons de faire!

Dans l’avant-dernier post j’annonçais l’arrivée de nouveaux habitants avec quelques inquiétudes pour les jeunes Ptérapogons kaudernis que nous introduisions dans le bac, craignant que le maître des lieux ne leur laisse aucune chance de s’acclimater. Nos craintes étaient en partie fondées puisque dès le lendemain matin , un des nouveaux venus manquait à l’appel! Mauvaise acclimatation, chasse de la part des autres poissons, stress? Impossible d’avoir une réponse absolue.

La cohabitation du jeune et de l’ancien s’est manifestée par l’apparition de l’un quand l’autre se cachait à l’arrière du bac. Ce manège a duré quatre jours jusqu’au moment où nous n’avons plus aperçu que le plus jeune. Nos contorsions pour tenter de voir si l’ancien se cachait à demeure à l’arrière ont été interrompues par la découverte du festin que faisaient les Lysmatas wundermanis avec ses restes. Notre moral était atteint. Pour créer une fraternité nous avons condamné à mort notre ancien qui, en somme, ne demandait rien à personne ! Tout pourrait se terminer ainsi si, trois jours plus tard nous ne voyions plus le survivant.

Le vieux dicton de ma mère se vérifie une fois de plus « le mieux est l’ennemi du bien »!

Cependant la vie continue. hier, nous avons vu réapparaître une des deux Lysmatas amboinensis que nous n’avions pas revue depuis le lendemain de son arrivée. Ayant aperçu une mue (qui semblait pourtant témoigner de la réussite de l’opération) nous pensions qu’elle aussi n’avait pas réussi son intégration. En fait elle vit cachée dans les roches. Ces deux Lysmatas sont beaucoup plus « timides » que les trois que nous avions avant et qui parcouraient le bac dans tous les sens. Celles-ci ont rejoint un groupe de cinq Lysmatas wundermanis et c’est ensemble qu’elles apparaissent au moment de la distribution de nourriture.

La lecture des divers articles paraissant sur le Forum Récifal-France me permettent de penser que nous avons beaucoup de chance avec notre bac. Pas de décante, deux écumeurs internes qui travaillent sans relâche, pas d’ajout de produits divers (excepté le Ca et le Kh) et, maintenant plus que deux pompes qui brassent l’eau. ( une est tombée en panne et la ventouse de la quatrième ne veut plus coller. Après démontage et nettoyage plus que nécessaire de celle en panne, nous l’avons remise en place mais il semble que les coraux vivent mal ce brassage et, pour l’instant, nous n’en laissons tourner que deux)

La pompe ne parvenait plus à brasser correctement…on comprend aisément pourquoi !!

Et tout semble aller bien! Les poissons sont beaux et grandissent bien. Pas d’agressivité. Il faut dire qu’ils ne sont pas nombreux et que les nombreuses cachettes et les passages dissimulés permettent d’éviter les mauvaises rencontres.

Les coraux semblent apprécier les apports fréquents de planctons . Ils ont augmenté leur taille de façon fantastique! En pleine journée ils atteignent des tailles remarquables et c’est avec regret que nous les voyons se rétracter le soir .

Après plus d’une semaine de repos durant laquelle il avait une vilaine couleur vert sombre nous faisant hésiter quant à son état de santé… le corail de gauche s’est « réveillé » et a carrément doublé de taille par rapport à celle qu’il avait lors de son achat!

Occupant le centre du bac, ce magnifique Sinularia s’épanouit avec majesté. Il est devenu un des repère de notre Achretys tomentosus qui se fond dans le décor.

Egalement de bonne taille ces deux coraux dont un particulièrement adopté par nos Amphiprions darwin qui retrouvent un réflexe de leurs ancètres, se cacher dedans, pour notre plus grand plaisir!

Le changement d’emplacement a été bénéfique pour ce corail qui depuis son déménagement ne cesse de se développer.

Générations spontanées pour ces coraux qui avaient quelques peu souffert de l’opération sauvetage de notre Strombus puisqu’il avait été très difficile de repositionner les roches exactement dans leur situation initiale. Cet épisode n’est qu’un mauvais souvenir puisque les dits coraux ont également pris leur essor!

Le « petit » Sinularia vert mesure à présent plus de 18 cm de diamètre. Sa place lui convient admirablement et son développement est phénoménal.

Partis de quatre individus apparus spontanément , eux-aussi, à la suite de l’installation des roches, nos Palythoas se dressent fièrement et gagnent doucement du terrain.

Formée de petits coraux de moins d’un centimètre de diamètre, cette colonie couvre de façon très élégante les deux roches posées sur le sable.

Nos Archasters , toujours au nombre de deux, apparaissent de temps en temps, puis s’enfouissent dans le sable.

Il semble que nous en ayons fini avec les cyanobactéries qui nous ont pourri la vie depuis quelques semaines. Nettoyage, aspiration… J’ai même branché une pompe filtrante externe pendant que je « grattais » les cyanos collées sur les roches à l’aide d’un pinceau souple. Un changement d’eau de moins afin de ne pas leur donner l’occasion de se développer puisqu’il semble que les changements d’eau favorisent leur croissance ( lu sur le forum).

Strombus toujours actif,est sans arrêt par monts et par vaux… Les oursins, chargés de leurs décorations déambulent dans tous les endroits accessibles du bac et les Nasarius babylonias , trahis par le siphon dépassant du sable, apparaissent de temps à autres. Ne les voyant jamais tous en même temps nous avons du mal à les dénombrer.

Les paramètres sont constants.La vie continue donc avec ses vers spaghettis, sa colonie croissante de petits escargots Euplicas et d‘étoiles de mer minuscules . Les photos me permettent de constater que nous avons nos habituées et j’ai toujours autant de plaisir à les prendre en photos. J’espère ne pas vous lasser en en publiant encore quelques-unes aujourd’hui.